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Umaro Sissoco Embaló : « Bassirou Diomaye Faye, Macky Sall, et moi… »

Dans un entretien exclusif accordé à 2STV, le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, s’est exprimé sur sa stratégie pour repositionner son pays sur la scène diplomatique, ses relations avec les leaders de la sous-région, et son rôle à la tête de la CEDEAO. Élu dans un contexte de crise, il dit avoir hérité d’une nation à la réputation fragilisée. « Mon ambition était de changer cette image à l’échelle internationale, et nous y sommes arrivés », a-t-il affirmé avec conviction.
Embaló a mis en avant le rôle clé du Sénégal, qu’il qualifie de « pays frère », dans cette dynamique. Il a rappelé les liens historiques entre les deux nations, remontant au soutien de Léopold Sédar Senghor à Amilcar Cabral après l’indépendance de la Guinée-Bissau. « L’impact du Sénégal était particulièrement notable sous Wade. Macky Sall et lui ont même contribué au paiement des salaires chez nous », a-t-il souligné, évoquant une solidarité concrète.
Interrogé sur sa relation avec Bassirou Diomaye Faye, le président sénégalais actuel, Embaló s’est voulu rassurant. « Diomaye m’a témoigné sa fraternité, comme Macky Sall avant lui. Nous échangeons souvent au téléphone, parfois tard dans la nuit, et nous discutons de beaucoup de choses », a-t-il confié, laissant entrevoir une complicité personnelle.
Le chef d’État bissau-guinéen a également salué le soutien d’autres partenaires dans son entreprise de redressement diplomatique. « Outre le Sénégal, le Nigeria m’a beaucoup aidé, tout comme la Côte d’Ivoire, le Portugal et la France », a-t-il précisé. À propos d’Emmanuel Macron, il a ajouté : « C’est un incompris qui aime sincèrement aider. »
En tant que président de la CEDEAO jusqu’en février 2024, Embaló s’est investi dans la stabilisation de l’Afrique de l’Ouest. Il a détaillé ses missions au Mali, en Guinée Conakry et au Burkina Faso pour apaiser les crises politiques. À ce titre, il a évoqué sa médiation au Burkina Faso, où il a obtenu l’assurance d’Ibrahim Traoré que l’ancien président Blaise Compaoré serait en sécurité s’il quittait le pays. « Je l’ai appelé, et il est parti », a-t-il raconté.
Fervent républicain, Embaló a toutefois tenu à réaffirmer son opposition aux coups d’État. « Je ne les cautionne pas, même si j’ai cherché des solutions pour éviter des bains de sang », a-t-il insisté, soulignant son engagement pour la paix sans compromettre ses principes.

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