Action hier à Bruxelles, des citoyens s’allongent par terre, en face du Parlement, en solidarité avec les 450 sans-papiers en grève de la faim. 53 min pour 53 jours de grève : « Allons dire à nos dirigeants, avec nos corps, qu’en laissant ces gens mourir ils nous tuent nous aussi »
“Le gouvernement ne partira pas en vacances avec 450 grévistes de la faim”
Les portes de l’église du Béguinage resteront à nouveau fermées dans les prochains jours. “Puisque le gouvernement ferme la porte aux discussions, nous fermons aussi nos portes“, martèlent les quelques grévistes de la faim qui se relayent à l’entrée pour assurer la sécurité. L’accès restera interdit aux soutiens, aux politiques, aux services de secours et aux journalistes. Mais La Libre a pu pénétrer dans le bâtiment et découvrir la réalité quotidienne des grévistes, loin des conférences de presse organisées pour sensibiliser l’opinion.
Plus de 400 étrangers en situation irrégulière observent une grève de la faim depuis fin mai à Bruxelles pour obtenir un droit au séjour en Belgique. Un mouvement qui met sous pression le gouvernement.
Encouragés par un comité de soutien, les grévistes exigent du gouvernement une régularisation « collective » de leur situation. Ils mettent en avant des années de séjour en Belgique au cours desquelles ils ont contribué à la vie économique. Depuis février, ils occupent l’église du Béguinage à Bruxelles et des locaux d’universités bruxelloises. Après quatre mois d’un dialogue de sourds avec les autorités de l’immigration, ils ont cessé de s’alimenter le 23 mai. Le mouvement est suivi par 430 à 470 personnes, selon différentes sources.
Pour la plupart marocains ou algériens, ces étrangers ne sont pas admissibles à l’asile, car issus de pays jugés « sûrs ». Ils sont considérés comme des migrants économiques et le secrétaire d’État à la Migration, Sammy Mahdi, a exclu toute régularisation massive. « C’est une situation qui nous préoccupe et sur laquelle nous travaillons tous les jours. Chaque jour, on essaie de trouver une situation définitive. Mais j’ai précisé dès le début de cette grève la ligne du gouvernement : il n’y aura pas de régularisation massive », réaffirmait le secrétaire d’État à l’antenne de DH Radio, vendredi 9 juillet.